Roger Désormières
Dans l’article « Vichy »
de Wikipédia, il y a un paragraphe sur les « personnalités
liées à la commune ». Trente-quatre noms. Roger Désormière n’y figurait
pas, nous l’avons ajouté il y a quelques jours. C’était un compositeur, un chef
d’orchestre, très lié à Vichy. C’était aussi un résistant. A côté de Marc Juge,
de Roger Kespy, de Jacques Laurent, Roger Désormière montre que Vichy c’était
aussi la Résistance, et cela contrebalance un peu les Robert Faurisson, Pierre
Laval, Philippe Pétain ou autre Raoul Salan, de triste mémoire !
Comment le maire, si attentif à
l’image de Vichy, si soucieux de se démarquer du Régime de l’Etat Français,
a-t-il pu laisser passer cet oubli ?
Comment se fait-il qu’un bel
article de La Montagne (23/10/2013), pour le cinquantenaire de sa mort, oublie
que Roger Désormière a été résistant ?
Que me dites-vous ? Il était
communiste ?
Ah bon, je comprends !
Front national des
musiciens
Publié le 16 juillet
2015 par Roger Cousin
Connu sous plusieurs appellations, dont Comité de Front national
des musiciens, le Front national des musiciens est une organisation de la
résistance créée à l’instigation du Parti communiste, en mai 1941, et animée
par Elsa Barraine et Roger Désormière.
Elsa Barraine, Roger Désormière et Louis Durey (ces derniers
militants communistes) se rencontrèrent à l’automne 1940. Le groupe, animé par
Elsa Barraine, publia un manifeste en septembre 1941 dans la revue clandestine
‘’L'Université libre’’ (« Nous refusons de trahir, déclarent les
musiciens ») et publia à partir d’avril 1942 sa propre revue clandestine,
‘’Musiciens d'aujourd'hui’’ (incorporée à partir de mars 1944 dans ‘’Les
Lettres françaises’’).
La contrebande musicale était encouragée : il s’agissait de jouer
devant les Allemands des fragments d’airs patriotiques insérés dans d’autres
œuvres. Poulenc inséra un passage de Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine
dans la partition des Animaux modèles ; un musicien de l’Opéra Garnier fit
entendre quelques notes de La Marseillaise lors d’une représentation de Carmen.
On comptait en outre parmi ses membres au moins : Francis Poulenc, Georges
Auric, Arthur Honegger (son attitude paraissant ambiguë, il fut radié en 1943),
Irène Joachim, Alexis Roland-Manuel, Claude Delvincourt (entouré de l’organiste
Marie-Louise Boëllmann et de Jacques Chailley il créa l’Orchestre des Cadets du
Conservatoire pour sauver les jeunes musiciens du STO), Manuel Rosenthal,
Charles Munch et Paul Paray.
Plusieurs œuvres patriotiques furent composées durant cette
période, notamment sur des œuvres de poètes interdits : Georges Auric composa
Six poèmes de Paul Éluard (1940-41), et Quatre Chants de la France malheureuse,
sur des textes de Jules Supervielle (en exil), Eluard et Louis Aragon. Poulenc
composa la cantate Figure humaine, comprenant huit poèmes d'Éluard (dont
"Liberté") en 1943, Un soir de neige (1944) et deux poèmes d'Aragon,
C et Fêtes galantes (1943). Elsa Barraine mit en musique l’œuvre d’Eluard :
Avis, pour chœur mixte et orchestre (1944). Henri Dutilleux rejoignit le Front
national des Musiciens en 1942 : c'est ainsi qu'il put découvrir les
Trente-trois sonnets, de Jean Cassou : il mit le poème ‘’La Geôle’’ en musique.
A l’opéra Garnier, des groupes de résistants se constituèrent :
celui des musiciens, et celui des machinistes autour de Jean Rieussec et Eugène
Germain, issus de la CGT (interdite). Ce dernier groupe fut très actif,
multipliant la diffusion de tracts, l’aide aux juifs, aux réfractaires au STO, aux
familles de prisonniers (à l’épouse de Jean Hugues, membre de ce groupe arrêté
le 28 avril 1942, déporté vers Auschwitz le 6 juillet 1942, et mort à Birkenau
le 16 janvier 1943), enregistrement de chansons appelant à la lutte,
participation aux combats pour la Libération de Paris.
Publié dans Organisations de Résistances
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire