Le lundi 18 janvier 2021, la police municipale a interdit l’accès
à la séance du conseil municipal à des citoyens. C’est une violation de l’article
L2121-18 du Code général des collectivités territoriales.
Ce que le gouvernement n’avait pas osé faire, malgré l’Etat
d’urgence sanitaire – suspendre l’application d’une loi fondamentale pour la
démocratie locale et la transparence – le maire de Vichy l’a fait.
Notons tout de suite que si la motivation du maire avait été
la sauvegarde de la santé publique ou le respect du couvre-feu, il aurait pu
utiliser le même article L2121-18 qui prévoit que les « séances peuvent
être retransmises par les moyens de communication audiovisuelle ».
Le plus cocasse, c’est que les policiers municipaux,
interpelés sur le caractère illégal de leur interdiction, ont déclaré (humour
sans doute involontaire) que ce n’était pas grave puisque des journalistes
étaient présents. Quand on sait à quel point La Montagne de Vichy défend le
pluralisme en matière d’information municipale, c’est assez inquiétant.
D’ailleurs le journal du 19 janvier, page 9, détaille
longuement un « débat » sur la vaccination, sujet qui n’est pas de la
compétence de la commune, et nous « informe » que la « la
première séance de l’année 2021 » a été « relativement courte » et,
« entre plusieurs délibérations plus techniques », n’évoque que deux
subventions, pour un montant total de 4.800 euros.
Circulez, il n’y a rien à voir.
Le maire de Vichy tweete, ou plutôt retweete, tous les
jours, contre LFI, les écologistes, le RN (plus modérément), toujours sur des
sujets nationaux, comme s’il ne se passait rien à Vichy. Ou plus exactement
comme s’il n’y avait aucun problème.
Les politiques publiques à Vichy sont affaire de
techniciens, de spécialistes. C’est ce que l’on qualifie par ce vieux mot remis
à la mode : la gouvernance (il y avait d’ailleurs, à l’ordre du jour du
conseil municipal du 18 janvier, un « pacte de gouvernance » dont
nous ne saurons rien). Il n’est pas question d'exercice du pouvoir, encore moins de
choisir entre des intérêts contradictoires, non, c’est une affaire de
professionnels auxquels le bon peuple doit faire confiance.
Il y a peut-être là une des raisons de la défiance des
citoyens à l’encontre des élus et des moyens d’information. Ce n’est pas du
tout notre conception de la démocratie locale.