vendredi 31 juillet 2020

               
 La liaison aérienne Clermont-Orly est rétablie.

                Tant mieux.

                Laurent Wauquiez souligne que c’est le résultat d’un travail d’équipe. Le maire de Clermont, Olivier Bianchi, le département du puy de Dôme, la Chambre de Commerce, d’autres acteurs sans doute, ont œuvré avec la Région.

                Mais pour le maire de Vichy, sur Twitter, le travail d’équipe a disparu. Nous assistons à un véritable culte de la personnalité. Le Président Wauquiez agit et « protège l’Auvergne », le Président Wauquiez est « une chance pour notre développement ». On se croirait revenu au tout début des années cinquante, quand les communistes parlaient de Staline.

                Mais le plus extraordinaire, c’est que le maire de Vichy annonce le rétablissement de la ligne la veille de la décision.
                A-t-il lu l’avenir dans le marc de café ?
Non, bien sûr. Mais il commente un tweet, et pour lui, communiquer c’est agir.

*

Et pendant ce temps, personne ne dit que pour la pérennité du service, pour la qualité et la sécurité des usagers et du personnel, pour le service public, il eut été préférable que la compagnie nationale rétablisse la ligne. Il vaut mieux une discrète allusion aux « bienfaits » de la privatisation.

jeudi 30 juillet 2020


Et si nous parlions des « charges de l’employeur » (4)


Eureka, j’ai trouvé les charges de l’employeur ! Elles sont dans le compte 64 qui décrit la masse salariale comptable.

C’était normal de ne pas les trouver, elles utilisent un pseudonyme (ou plusieurs). En fait, c’est une charge de l’entreprise, ce n’est pas l’employeur qui paie de sa poche. Et en plus c’est la même chose que le salaire, c’est dans le même compte.

Donc, quand on nous rebat les oreilles du montant extravagant des «charges qui pèsent sur les patrons» en France, on nous ment un peu. Pour être honnête, il faut comparer le coût total : salaire et « soi-disant » charges. Je suis allé voir les statistiques officielles de l’Union Européenne (Eurostat) pour l’année 2018. La France ne vient qu’en sixième position. Il y a cinq pays où «le coût horaire de la main d’œuvre» est supérieur à celui de la France. Et en Allemagne, si souvent citée en exemple, ce coût n’est inférieur que de 3,46 %. L’écart est même tombé à 1,35 % au quatrième trimestre 2019. Que restera-t-il de cet écart à la fin du quinquennat Macron ?

Il y a plus. Dans les statistiques européennes, on parle du «coût» d’une heure de travail, on ne parle pas du temps partiel imposé au salarié.

Et je suis allé voir l’ambition des fondateurs de la sécurité sociale, en 1946 (et, avant eux, les créateurs des mutuelles, des assurances sociales, bref, de la solidarité). A côté du salaire direct, payé au salarié (sur lequel sont prélevées de vraies cotisations, payées par le salarié !), il existe un salaire indirect, sous forme de remboursement de soins, d’aides familiales, de retraite, de maintien du revenu en cas de maladie, de chômage ou d’accident du travail.

Les soi-disant charges de l’employeur sont des salaires. Des salaires que les salariés ont gagnés par leur travail.

C’était normal de ne pas trouver «les charges de l’employeur», elles n’existent pas.

A suivre…


mercredi 29 juillet 2020


Et si nous parlions des « charges de l’employeur » (3)


Comme promis, nous partons aujourd’hui à la recherche des « charges de l’employeur ».

Je continue d’essayer d’y comprendre quelque chose ! Si l’employeur paie des « charges », on doit les trouver dans les recettes (dans les « produits », en termes savants) du compte de résultat de l’entreprise.

Je les ai cherchées.

Vainement.

Nous aurait-on menti ?

Je vais chercher mieux…

A suivre…


mardi 28 juillet 2020


Et si nous parlions des « charges de l’employeur » (2)


                François Lenglet est un grand économiste. Fils de patron, il a commencé sa carrière dans des journaux appartenant à SFR et à LVMH. C’est donc en toute indépendance qu’il nous le dit : «le problème de la France c’est que les patrons paient trop de charges». Tous ses confrères, sur toutes les chaînes de télé, dans presque tous les journaux, disent la même chose.

                Nous allons donc poursuivre notre enquête, aujourd’hui à la recherche des patrons. Demain nous rechercherons ces fameuses charges que paient les patrons.

Quand j’apprenais l’économie, on parlait de cotisations patronales. Mais c’était il y a bien longtemps. Aujourd’hui, ma pauvre dame ! il n’y a plus de patrons. Dans ma jeunesse il y avait des patrons, et fiers de l’être. Et même avant ma jeunesse. En 1936, la Confédération Générale du Patronat Français. Puis, en 1946, le Conseil National du Patronat Français. Qui plus est, dirigés par de vrais patrons.

Les patrons ont disparu en 1998. Ils ont été remplacés par le Mouvement des Entreprises de France. C’est beau le «mouvement des entreprises», on dirait qu’elles se déplacent toutes seules. Les «entreprises en marche», ça ne peut que plaire à Monsieur Macron. C’est surtout beau la communication. D’ailleurs le MEDEF a été inventé par un énarque, qui était aussi baron, et qui habitait un château. Ce baron a passé plus de temps dans les cabinets ministériels que dans une entreprise. Son entreprise ne produisait pas grand-chose, elle gérait la fortune de la famille. Ça s’appelle une « holding ».

Pourtant c’était un joli mot latin, le patron. A Rome, le patron avait des clients (et des esclaves). Mais les ouvriers, les syndicats, les communistes, ont abusé du joli mot de patron. Ils l’ont sali, il fallait en changer. On a essayé chef d’entreprise. Mais «chef», c’est pas très bien non plus. Aujourd’hui on dit «employeur». Employeur c’est merveilleux, c’est celui qui donne du travail (pardon, des emplois). D’ailleurs, si le but de l’employeur est de donner du travail, on se demande pourquoi Monsieur Macron a facilité les licenciements ! Mais, je m’en doutais un peu : l’économie est une science difficile.

Dans ma jeunesse on parlait de « cotisations », Littré nous dit que c’est une « contribution par quote-part ». Aujourd’hui on parle de « charges » et Littré nous dit que les charges sont « ce qui pèse » un « faix », un « fardeau ».

Il faut toujours se méfier des manipulations du vocabulaire.

A suivre…


lundi 27 juillet 2020


Et si nous parlions des « charges de l’employeur » (1)


Le Président de la République l’a dit, lors de l’interview du 14 juillet 2020 : «…nous allons avoir un dispositif exceptionnel d'exonération des charges pour les jeunes, en particulier pour les faibles qualifications et les emplois jusqu'à 1,6 SMIC, exceptionnel parce qu'il durera 1 à 2 ans, on va l'évaluer

Le Président l’avait annoncé, il va y avoir du changement : «un nouveau chemin, une nouvelle méthode». Et il faut reconnaître que nous ne sommes pas déçus.

Faire un contrat de travail pour les jeunes, ça c’est du changement !

Après un très bref gouvernement de gauche (22 juin 1981 au 22 mars 1983), avec des ministres communistes, la politique au profit des entreprises est redevenue le grand souci du pouvoir en France. Laurent Fabius a inventé le premier contrat aidé : les TUC (Travaux d’Utilité Collective) en octobre 1984. C’était le premier d’une très longue série de contrats, qui se caractérisent tous par une exonération de charges pour les employeurs.

Emmanuel Macron a proposé un nouveau contrat aidé le 14 juillet 2020 !

Pourtant, trente-six ans de « contrats aidés » n’ont pas changé grand-chose au chômage en France. Muriel Pénicaud, ministre du travail de Monsieur Macron, le disait sur RTL et LCI en septembre 2017 : « c’est le dispositif le moins efficace de toutes les politiques de l’emploi ». Il est vrai que c’est une ministre qui ne venait pas « des territoires ». D’ailleurs, Monsieur Macron l’a remerciée, comme son chef, Edouard Philippe.

La Cour des Comptes elle-même a noté que ces contrats prenaient souvent la place des emplois en CDI. « Une partie très importante des recrutements en contrat aidé correspond à des effets d’aubaine : l’employeur qui bénéficie de l’aide aurait embauché même en l’absence d’aide. » (Cour des comptes, Rapport public 2018, page 141.). Et même l’Inspection des Finances en a critiqué le coût très important.

Mais ne soyons pas grognons, nous allons examiner plus avant cette mesure « révolutionnaire ». Et essayer de comprendre en quoi elle illustre « un nouveau chemin, une nouvelle méthode ».

A suivre…


dimanche 26 juillet 2020

Tweet et retweet



Je suis en train de devenir un vieil homme et je ne suis pas familier des « réseaux sociaux », qui nous réservent quelques surprises !

Sur Twitter, le maire de Vichy nous apprend qu’il a installé le Conseil Communautaire. Il a nommé quatorze vice-président(e)s et, pour la première fois en Auvergne, cet exécutif est paritaire. Quatorze c’est beaucoup, mais c’est parfaitement légal (le maximum, je crois, est de quinze). Paritaire, c’est très bien, et on peut féliciter le maire pour cette décision.

Monsieur D. R. se réjouit de cette initiative du maire et l’écrit sur Twitter.

Le maire de Vichy nous dit, toujours sur Twitter, qu’il « a aimé » le tweet de monsieur D. R.

Je suis un peu fleur bleue et j’aime beaucoup quand les gens s’aiment et qu’ils le disent. C’est très émouvant.

Le problème est que monsieur D. R. est responsable de la communication de la ville de Vichy et de Vichy Communauté. Et je me demande si le rôle d’un responsable de la com est de répéter ce que dit le maire. Mais d’un autre côté je trouve rassurant que le maire de Vichy aime ce que dit son responsable de com.

Mes seules questions impertinentes sont les suivantes :
• nous considère-t-on comme à ce point obtus qu’on doive nous répéter trois fois que l’exécutif de Vichy Communauté est paritaire ?
• est-ce que le maire de vichy et monsieur D. R. se livrent à cette partie de ping-pong amoureux pendant leur temps de travail ?

jeudi 23 juillet 2020

Roger Désormières



Roger Désormières


Dans l’article « Vichy » de Wikipédia, il y a un paragraphe sur les « personnalités liées à la commune ». Trente-quatre noms. Roger Désormière n’y figurait pas, nous l’avons ajouté il y a quelques jours. C’était un compositeur, un chef d’orchestre, très lié à Vichy. C’était aussi un résistant. A côté de Marc Juge, de Roger Kespy, de Jacques Laurent, Roger Désormière montre que Vichy c’était aussi la Résistance, et cela contrebalance un peu les Robert Faurisson, Pierre Laval, Philippe Pétain ou autre Raoul Salan, de triste mémoire !
Comment le maire, si attentif à l’image de Vichy, si soucieux de se démarquer du Régime de l’Etat Français, a-t-il pu laisser passer cet oubli ?
Comment se fait-il qu’un bel article de La Montagne (23/10/2013), pour le cinquantenaire de sa mort, oublie que Roger Désormière a été résistant ?

Que me dites-vous ? Il était communiste ?
Ah bon, je comprends !

Front national des musiciens

Publié le 16 juillet 2015 par Roger Cousin


Connu sous plusieurs appellations, dont Comité de Front national des musiciens, le Front national des musiciens est une organisation de la résistance créée à l’instigation du Parti communiste, en mai 1941, et animée par Elsa Barraine et Roger Désormière.


Elsa Barraine, Roger Désormière et Louis Durey (ces derniers militants communistes) se rencontrèrent à l’automne 1940. Le groupe, animé par Elsa Barraine, publia un manifeste en septembre 1941 dans la revue clandestine ‘’L'Université libre’’ (« Nous refusons de trahir, déclarent les musiciens ») et publia à partir d’avril 1942 sa propre revue clandestine, ‘’Musiciens d'aujourd'hui’’ (incorporée à partir de mars 1944 dans ‘’Les Lettres françaises’’).


La contrebande musicale était encouragée : il s’agissait de jouer devant les Allemands des fragments d’airs patriotiques insérés dans d’autres œuvres. Poulenc inséra un passage de Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine dans la partition des Animaux modèles ; un musicien de l’Opéra Garnier fit entendre quelques notes de La Marseillaise lors d’une représentation de Carmen. On comptait en outre parmi ses membres au moins : Francis Poulenc, Georges Auric, Arthur Honegger (son attitude paraissant ambiguë, il fut radié en 1943), Irène Joachim, Alexis Roland-Manuel, Claude Delvincourt (entouré de l’organiste Marie-Louise Boëllmann et de Jacques Chailley il créa l’Orchestre des Cadets du Conservatoire pour sauver les jeunes musiciens du STO), Manuel Rosenthal, Charles Munch et Paul Paray.

Plusieurs œuvres patriotiques furent composées durant cette période, notamment sur des œuvres de poètes interdits : Georges Auric composa Six poèmes de Paul Éluard (1940-41), et Quatre Chants de la France malheureuse, sur des textes de Jules Supervielle (en exil), Eluard et Louis Aragon. Poulenc composa la cantate Figure humaine, comprenant huit poèmes d'Éluard (dont "Liberté") en 1943, Un soir de neige (1944) et deux poèmes d'Aragon, C et Fêtes galantes (1943). Elsa Barraine mit en musique l’œuvre d’Eluard : Avis, pour chœur mixte et orchestre (1944). Henri Dutilleux rejoignit le Front national des Musiciens en 1942 : c'est ainsi qu'il put découvrir les Trente-trois sonnets, de Jean Cassou : il mit le poème ‘’La Geôle’’ en musique.

A l’opéra Garnier, des groupes de résistants se constituèrent : celui des musiciens, et celui des machinistes autour de Jean Rieussec et Eugène Germain, issus de la CGT (interdite). Ce dernier groupe fut très actif, multipliant la diffusion de tracts, l’aide aux juifs, aux réfractaires au STO, aux familles de prisonniers (à l’épouse de Jean Hugues, membre de ce groupe arrêté le 28 avril 1942, déporté vers Auschwitz le 6 juillet 1942, et mort à Birkenau le 16 janvier 1943), enregistrement de chansons appelant à la lutte, participation aux combats pour la Libération de Paris.


Publié dans Organisations de Résistances




mercredi 22 juillet 2020

Convention citoyenne sur le climat


Proposition de la Convention citoyenne sur le climat : 

"Les entreprises qui distribuent plus de 10M€ de dividendes annuels participeront à l’effort de financement collectif de la transition écologique, à hauteur de 4 % du montant des dividendes distribués, chaque année"

"Joker" de Macron :

Le premier [des trois] veto [de Macron] porte sur la proposition de taxer de 4 % les dividendes dans les entreprises qui en distribuent plus de 10 millions annuels pour financer la transition écologique. « Ce serait réduire notre chance d’attirer des investissements supplémentaires ».

Ne pas faire peur aux investissements : c’est une idée reçue, les télés et les journaux nous en abreuvent.

Un autre monarque a utilisé le "droit de veto", Louis XVI, pour la première fois le 12 novembre 1791, contre le décret du 9 novembre relatif aux émigrés. Ici c’est un peu pareil. Il ne faut pas faire peur à ceux qui ont émigré leur fortune dans les paradis fiscaux ou aux étrangers qui, par peur d’une politique sociale (quelle horreur !), hésiteraient à investir en France.

*

Ce petit échange me fait penser à Anatole France :

"Monsieur l’abbé, je vais vous dire une grande vérité : tant que l’État se contente des ressources que lui fournissent les pauvres, tant qu’il a assez des subsides que lui assurent, avec une régularité mécanique, ceux qui travaillent de leurs mains, il vit heureux, tranquille, honoré. Les économistes et les financiers se plaisent à reconnaître sa probité. Mais dès que ce malheureux État, pressé par le besoin, fait mine de demander de l’argent à ceux qui en ont, et de tirer des riches quelque faible contribution, on lui fait sentir qu’il commet un odieux attentat, viole tous les droits, manque de respect à la chose sacrée, détruit le commerce et l’industrie, et écrase les pauvres en touchant aux riches. On ne lui cache pas qu’il se déshonore. Et il tombe sous le mépris sincère des bons citoyens. Cependant la ruine vient lentement et sûrement. L’État touche à la rente. Il est perdu."

Anatole France, L'Ombre du mail




mardi 21 juillet 2020

Elections municipales 2020



En France


                Les « premiers de cordée » ont dévissé ! Bérézina pour la République en marche. Faut-il s’en étonner ? Il vaut mieux se rappeler que le 23 avril 2017, premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron ne représentait que 18,7 % des électeurs inscrits à Vichy, moins d’un vichyssois sur cinq. Certes, il existe une crise de la représentation politique, mais nous sommes surtout dans un contexte où un président mal élu a perdu la confiance de nombreuses françaises et français, en particulier ceux qui ont montré, pendant la crise sanitaire, qu’ils étaient indispensables. Et qui ne comptaient pas, et qui aujourd'hui ne comptent déjà plus : ce sont les « premiers de corvée ». Nous souhaitons leur donner la parole.

A Vichy

               Environ 35 % des électeurs se sont exprimés, contre 57 % en 2014. Bien sûr, personne ne peut s’approprier les abstentionnistes et il faudra des études plus sérieuses et plus complètes pour faire la part entre rejet de la politique et crainte de la COVID19. Mais le contexte permet de relativiser : Frédéric Aguilera n'a été élu que par 25 % des inscrits contre 30 % à Claude Malhuret en 2014.

               Quant à Isabelle Réchard, elle recueille 5,53 % des inscrits quand les deux listes « de gauche », en 2014, recueillaient 17,5 %. Par rapport aux suffrages exprimés, « Vichy c’est vous » recueille 16.37 % quand les deux listes « de gauche », en 2014, recueillaient 31,54 %. Ce résultat nous conforte dans l’analyse que nous avions faite : ni le programme, ni la composition de la liste d’Isabelle Réchard ne pouvaient permettre de rassembler les électeurs qui, à Vichy, souhaitent de vrais changements.

               Dans son discours, lors du premier conseil municipal, Isabelle Réchard a reproché à Frédéric Aguilera de n’avoir pas de projet et d’avoir repris le programme de « Vichy c’est vous ».
Ce qui, malheureusement, prouve aussi que ce programme n’était pas très à gauche !

               Le Rassemblement National a perdu, fort heureusement, un tiers de son influence.

                

dimanche 19 juillet 2020

Vichy Communauté



Les vichyssois(es) ont appris par La Montagne que Frédéric Aguilera a été élu, le 16 juillet, président de Vichy Communauté. Avec 87 % des voix. Félicitations, Monsieur le Maire. C’est 10 % de mieux que Poutine. Et il aura QUATORZE vice-président(e)s (*).

                Officiellement, depuis 2014, et grâce à une loi de décembre 2010, ce sont les électeurs qui votent pour les conseillers communautaires. Malheureusement, la plupart ne le savent pas. Et ce sont seulement les électeurs des villes de plus de 1.000 habitants qui ont cette chance.

                Mais si les électeurs ont « choisi » les conseillers communautaires, il ne faut pas croire qu’ils ont choisi le programme. Le programme sera « présenté et détaillé en septembre à l’occasion du lancement de l’élaboration de notre projet d’agglomération pour 2035 ».

                Ce n’est qu’un projet (« Ce que l'on a l'intention de faire dans un avenir plus ou moins éloigné. » Littré). On va d’abord l’élaborer (« Faire subir par un labeur, par un travail, par une combinaison, une modification spéciale. » Littré, qui nous donne comme exemple : « Le foie élabore la bile » !). Mais avant de l’élaborer, on va lancer l’élaboration. Ce langage technocratique est une merveille d’humour. Monsieur Aguilera aurait dû présenter le concours de l’ENA.

                Il est vrai que 2035 c’est loin. La précipitation est inutile. Peut-être pourrait-on se contenter, en septembre, de proposer de lancer l’élaboration du projet. Et, pourquoi pas, de créer une commission (mais là, ce n’est pas drôle, c’est sans doute déjà prévu).

                En attendant un vrai bilan de la décentralisation, tous les rapports, parlementaires, de la Cour des comptes, toutes les études, montrent que l’intercommunalité coûte cher et que si elle est « un indéniable succès quantitatif, la situation n'est pas pleinement satisfaisante sur le plan qualitatif. » (Philippe Séguin).

                Bref, le millefeuille administratif est parfois indigeste.


(*) - Papa, qu'est-ce que ça veut dire "vice" ?
- Euh, dit le père, gêné, pourquoi poses-tu cette question ?
- Parce que les copains, ils m'ont nommé vice-président.

samedi 18 juillet 2020

Vichy et l’Etat Français



Je suis vichyssois depuis quinze mois. J’ai vécu longtemps à Clermont-Ferrand (de 1984 à 2005) et je venais souvent à Vichy. C’est une ville que j’apprécie et que j’ai choisie pour y vivre.

A aucun moment je n’ai confondu la ville de Vichy et le Régime de Vichy. Je suis donc surpris par l’importance du débat sur le risque de confusion, par l’idée que l’image de Vichy serait ternie par le nom que l’on donne très souvent à l’Etat Français. La communication du maire de Vichy, presque chaque jour, le journal La Montagne, les réseaux sociaux reviennent régulièrement sur le sujet, avec un temps fort, bien sûr, lors de l’anniversaire du vote de la loi du 10 juillet 1940, en présence du président du Sénat.

Beaucoup d’idées très intéressantes ont déjà été échangées sur ce sujet (parmi d’autres, je pense en particulier aux contributions de Simon Rötig). Je m’en inspire souvent car j’avoue que ma réflexion personnelle sur le sujet était embryonnaire. Je croyais naïvement que la crise sanitaire, économique, sociale, plaçait sur la pile des problèmes à traiter d’autres urgences.

Passons rapidement sur les exagérations, toujours un peu ridicules. Personne ne pense que les 25.000 vichyssois d’aujourd’hui sont « présumés coupables ». Quant à la ville de Vichy, « victime expiatoire », qui serait « prise en otage », soyons sérieux ! Des françaises et des français ont été otages de terroristes, en pensant à eux ont devrait s’interdire d’abuser de ce vocabulaire typique de la droite française, repris par la presse, et que beaucoup de nos concitoyens reprennent aussi, par paresse. Non les grévistes ou les manifestants ne prennent personne en otage, ils exercent un droit constitutionnel. Et Vichy n’est l’otage de personne, et n’a pas à "expier", c’est-à-dire à être purifiée de la « souillure contractée par quelque faute grave » (Littré).

Alors, pourquoi tout ce bruit ?

Sincère, le maire de Vichy croit-il que son opinion est largement partagée ? Il devrait se renseigner, enquêter. Il découvrirait que, probablement, la majorité les Vichyssois ont d’autres priorités.

Est-ce parce que le maire de Vichy n’a pas grand-chose d’autre à dire ? Il ne parle que de cela et il doit passer beaucoup de temps à traquer partout  l’emploi des mots « Régime de Vichy ». Cela l’oblige même à lire Clémentine Autain. On mesure le dévouement !

Est-ce pour évacuer l’analyse de la période qui s’ouvre en 1940. Pour ne pas découvrir qu’à Vichy, comme ailleurs, ni plus ni moins qu’ailleurs, malgré les actions individuelles courageuses de tous bords, statistiquement, la majorité des partis « de gauche » (deux tiers des députés socialistes, quatre cinquièmes des radicaux), tous les partis d’extrême-droite et de droite, la hiérarchie catholique, le patronat, etc. soutenaient l’Etat Français (Jacques Chapsal La Vie politique en France depuis 1940, PUF, p. 42 à 45).
Les députés communistes étaient déjà en prison (ce que ne disent ni le maire de Vichy, ni le Président du Sénat, ni La Montagne).

Je ne suis pas un spécialiste, mais je me demande si, dans un futur musée, intégrer l’Etat Français comme une étape, un épisode dans l’histoire de la ville de Vichy n’est pas une mauvaise idée, si ce n'est pas le risque de dire le contraire de ce que l’on voulait dire. L’Etat Français a sans doute sa place dans un musée national, mais dans l'histoire de France, pas à l’intérieur de l’histoire de la ville de Vichy … et pas obligatoirement à Vichy !

Les communistes ont un passé douloureux, qu’ils analysent avec rigueur. Avec de bonnes intentions, ils ont parfois instrumentalisé l’histoire. A Argenteuil, en mars 1966, les communistes ont rompu avec ces pratiques, ils ont reconnu la liberté de création des artistes et des intellectuels de toutes disciplines. Il n’est pas bon que des responsables politiques, quels qu’ils soient, écrivent l’histoire. Je pense donc qu’il serait préférable de confier à des historiens la tâche de raconter l’histoire de Vichy.

Monsieur le maire, Vichy et Vichy sont homonymes, ce n'est pas grave. Beaucoup de Vichyssois, qui n'ont pas de jardin pour cultiver des soucis, ont, et ont eu, d'autres soucis, bien plus graves.

vendredi 17 juillet 2020

Vichy n’est plus en province



                Emmanuel Macron l’a dit, nous allons nous réinventer, lui le premier. Mais, naturellement, nous n’allons pas changer de politique. Alors, nous allons changer de vocabulaire. Nous allons maintenant nous appuyer sur les territoires.

                Pour être moderne, j’ai eu la curiosité d’aller voir ce que c’est qu’un territoire.

                Le mot latin territorium a donné, très naturellement, le mot terroir en français. Mais terroir est un dérivé « populaire », un peu paysan. En 1278 apparaît un dérivé savant du même mot latin : le territoire. C’est la même chose, mais c’est nouveau. C’est comme le changement chez Macron. Les énarques de l’époque, pardon ! les clercs, avaient besoin de modernité. Giuseppe Tomasi di Lampedusa le disait déjà dans Le Guépard, tout changer pour que rien ne change.

                Le premier ministre, Jean Castex, vient de la France des territoires. Je suis un peu débutant, un peu naïf, et je me suis demandé d’où venait Edouard Philippe. Je croyais bêtement que Le Havre était aussi dans un territoire. Puis je me suis souvenu que Le Havre a été très longtemps une ville communiste qui, comme chacun sait, est le parti de l’étranger. Il est donc normal que Le Havre subisse un séjour au purgatoire avant de redevenir un territoire.

                Dans le Trésor de la langue française, j’ai trouvé un sens très intéressant du mot territoire, lié à la colonisation. Un peu d’autonomie dans beaucoup de centralisation. J’ai pensé aux Territoires palestiniens, une peau de chagrin, trouée par des « implantations ». Les territoires français sont aussi troués par l’implantation de quelques entreprises « multinationales » qui prennent leurs ordres, et paient leurs faibles impôts, ailleurs que dans le territoire.

                Vichy dans l’Allier, le Bourbonnais, l’Auvergne ? Mais vous n’y pensez pas ! Un département, des provinces, c’est ringard. Vichy est dans les territoires.

                Quant à m’appuyer sur un territoire, je n’y suis pas arrivé. Je n’ai réussi qu’à m’y coucher. J’ai encore beaucoup à apprendre.

jeudi 16 juillet 2020

CommunisteS à Vichy



Il existe plusieurs moyens de communication pour connaître le point de vue des communistes. Le meilleur est probablement la lecture de L'Humanité. Le site internet du PCF, la page Facebook du Parti communiste, de la Fédération de l'Allier, celle du "PCF - Vichy, Bassin Thermal de Vichy" ont vocation à vous donner les informations et les analyses du Parti communiste pour les problèmes nationaux, du département, de l'agglomération.

Tout en étant à l'intérieur du parti communiste, nous avons un objectif un peu différent : nous souhaitons bâtir des propositions pour Vichy (mais aussi, parfois, intervenir à propos de questions politiques générales, dans un format un peu plus développé que le "tweet").

Il s'agit d'une démarche ouverte, elle est symbolisée par le pluriel "CommunisteS". Pour cela nous allons proposer nos points de vue et les soumettre à votre avis. N'hésitez pas à proposer, commenter, critiquer. Votre apport sera lu très attentivement. A partir de là nous pourrons construire un projet de réel changement pour Vichy.


Nous avons besoin de vous.




Soyons un peu plus modestes

  Ces jours-ci, on entend beaucoup de critiques à l’encontre de la monarchie britannique. JLM est un des plus virulents. Que ce soit clair...