Et si nous parlions des « charges de
l’employeur » (4)
Eureka, j’ai trouvé les charges de
l’employeur ! Elles sont dans le compte 64 qui décrit la masse salariale comptable.
C’était normal de ne pas les trouver,
elles utilisent un pseudonyme (ou plusieurs). En fait, c’est une charge de
l’entreprise, ce n’est pas l’employeur qui paie de sa poche. Et en plus c’est
la même chose que le salaire, c’est dans le même compte.
Donc, quand on nous rebat les oreilles
du montant extravagant des «charges qui pèsent sur les patrons» en
France, on nous ment un peu. Pour être honnête, il faut comparer le coût
total : salaire et « soi-disant » charges. Je suis allé voir les
statistiques officielles de l’Union Européenne (Eurostat) pour l’année 2018. La
France ne vient qu’en sixième position. Il y a cinq pays où «le coût
horaire de la main d’œuvre» est supérieur à celui de la France. Et en
Allemagne, si souvent citée en exemple, ce coût n’est inférieur que de 3,46 %.
L’écart est même tombé à 1,35 % au quatrième trimestre 2019. Que restera-t-il
de cet écart à la fin du quinquennat Macron ?
Il y a plus. Dans les statistiques
européennes, on parle du «coût» d’une heure de travail, on ne parle
pas du temps partiel imposé au salarié.
Et je suis allé voir l’ambition des
fondateurs de la sécurité sociale, en 1946 (et, avant eux, les créateurs des
mutuelles, des assurances sociales, bref, de la solidarité). A côté du
salaire direct, payé au salarié (sur lequel sont prélevées de vraies
cotisations, payées par le salarié !), il existe un salaire indirect, sous
forme de remboursement de soins, d’aides familiales, de retraite, de maintien
du revenu en cas de maladie, de chômage ou d’accident du travail.
Les soi-disant charges de l’employeur
sont des salaires. Des salaires que les salariés ont gagnés par leur travail.
C’était normal de ne pas trouver «les
charges de l’employeur», elles n’existent pas.
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