lundi 10 août 2020

Les affaires de la cité (suite)

Nous avons recherché hier une trace des politiques municipales sur le site internet de la Ville de Vichy. Nous avons découvert le Cabinet BERENICE. Nous espérons que les préconisations de ce cabinet ne vont pas se traduire par des travaux inutiles et coûteux confiés à ADVI PROM, ou à l’une des nombreuses sociétés que dirige le même PDG.

Nous avons essayé cependant de répondre au questionnaire. Il nous a semblé d’une grande banalité (mais c’est sans doute que nous ne sommes pas spécialistes, trop provinciaux). Ce questionnaire ressemble à quelque chose qui est depuis longtemps dans les tiroirs de BERENICE et qui a déjà été vendu plusieurs fois. A plusieurs endroits, ce fameux Cabinet, prestigieux sans doute, n’a même pas complètement traduit de l’anglais le détail des questions posées. Un cabinet auvergnat, à la fin du questionnaire, aurait probablement écrit : «merci pour vos réponses». C’est ce qu’on dit dans «les territoires». BERENICE nous dit : «Your response has been recorded. Submit another response». Il faut reconnaître que ça a une autre gueule!

Mais, malgré notre timidité, due à notre inculture, nous nous posons une question : que peut bien valoir un questionnaire auquel la même personne peut répondre plusieurs fois ?

*

Face a ce Cabinet BERENICE, qui habite le XVIe arrondissement de Paris, je me sens tout petit. Je pense à cette phrase du merveilleux Henri Calet, dans Les Grandes Largeurs :

« Je descends à l’Etoile.

Oui, j’aime les vastes et longues avenues qui partent de l’Arc de triomphe, ou qui y aboutissent ; j’aime leurs noms. Il souffle continûment par là une brise de gloire et d’éternité qui ne vient pas dans nos rues où l’on prend, petit à petit, l’habitude de regarder les hommes et les choses par le gros bout de la lorgnette. C’est ce qui nous fait le plus défaut : une certaine ampleur de vue, une certaine élévation de caractère et aussi un certain sens historique. On dirait que nous ne pouvons nous retenir de ramener les événements et leurs causes à notre taille et à notre entendement ; nous sommes de petites gens, en vérité.

S’il nous était permis de nous installer à demeure dans ces quartiers élégants, peut-être, dans cette climature, deviendrions-nous rapidement des personnes présentables. Je crois au tellurisme. Nous finirions par acquérir des pensées neuves et bourgeoises, correctes pour le moins, comme sur mesures, au lieu de ces idées de confection que nous portons. »

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