Et si nous parlions des « charges de
l’employeur » (5)
Une entreprise a un chiffre d’affaire,
c’est le montant de ses ventes.
Elle paie des matières premières et
des frais généraux.
La différence (ventes moins frais), c’est
la valeur ajoutée, la richesse produite.
La valeur ajoutée sert à payer des
impôts (de moins en moins pour les entreprises), des salaires, des
investissements et des profits.
Pour se développer, l’entreprise
pourrait vendre plus, ou investir. Mais pour cela il faudrait qu’elle ait des
clients, des clients qui puissent dépenser. Retournez vos poches, l’affaire est
réglée. Les clients que nous sommes n’ont pas d’argent. Alors, au lieu de
développer l’activité en donnant de l’argent à ceux qui pourraient acheter (par
exemple en augmentant les salaires) on donne de l’argent public aux
entreprises. Ce faux « libéralisme », un ancien ministre communiste
l’avait appelé « les béquilles du capital ».
Et donc la seule solution pour
augmenter les profits, ou les dividendes (la fameuse « marge des
entreprises ») c’est de diminuer les salaires. Mais diminuer les salaires
directs, malgré la propagande des « économistes » des chaînes de télé,
c’est difficile. Alors on diminue les salaires indirects. Et on appelle cela une
« exonération de charges ». C’est merveilleux. On ne dit pas que « c’est
pour diminuer le salaire indirect », c’est-à-dire les retraites ou les
moyens de l’hôpital, on dit que « c’est pour créer des emplois ».
C’est dans le vocabulaire qu’est la
clé du problème. Si vous êtes un patron, et que vous dites, avec en fond sonore
quelques violons, avec un sourire angélique, avec une larme à l’œil :
« il faut reconstituer les marges des entreprises » : tout le
monde est séduit.
En revanche, si vous êtes salarié, et que
vous dites : « c’est la lutte des classes », vous faites peur.
Merveille du langage.
Et pourtant, dans les deux cas c’est
la même chose. Sauf que, si vous êtes conscient que le langage sert à vous
manipuler, vous avez une chance de vous défendre.
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