Beaucoup d’électeurs se désolent de la « division » à gauche. Et les partis qui se rêvent en tête de la gauche appellent à l’union, à leur profit.
Sans doute est-il utile de rappeler que nous vivons avec un
système électoral qui n’est pas très démocratique. Depuis le début de la Cinquième
République, sous prétexte de lutter contre l’instabilité (le « régime des
partis », selon l’expression du Général de Gaulle) la droite et le Parti
Socialiste - quand il a été au pouvoir - ont abandonné l’élection à la proportionnelle
de liste, soit pour un scrutin uninominal (vote pour une personne) aux
législatives, soit pour des binômes aux élections départementales, ce qui
revient au même. Quand il s’agit encore d’un scrutin de liste, comme aux
élections municipales et régionales, une « prime » importante est
donnée à la liste arrivée en tête. Il existe enfin des règles pour exclure du
second tour : aux élections départementales, les binômes arrivés en
troisième position, s’ils n’ont pas obtenu 12,5 % des électeurs inscrits (ce
qui, en période de forte abstention, est énorme), aux élections régionales les
listes n’ayant pas obtenu 10 % des suffrages exprimés.
Outre qu’il n’est pas démocratique, ce système électoral
oblige les partis qui veulent avoir des élus à s’unir et favorise des unions de
circonstance, sur des programmes à minima, bâclés ou inexistants. La priorité
n’est plus de défendre des intérêts, de promouvoir des politiques, mais
d’obtenir des élus.
C’est un système qui tente d’imposer un bipartisme où un
« centre gauche » et un « centre droit », ayant à peu près
le même programme et ayant la même conception des « contraintes » de
la politique économique, se succèdent. C’est un « changement » très
médiatisé, présenté comme une alternance droite / gauche, pour que rien ne
change.
Le parti communiste tombe évidemment dans ce piège et oublie
trop souvent de mettre en avant la revendication d’un scrutin de liste
proportionnel pour toutes les élections autres que l’élection présidentielle.
A défaut d’une représentation proportionnelle, les élus ne
représentent pas l’opinion. C’est sans doute une des raisons de l’abstention et
du rejet de la politique (même s’il y en a d’autres).
Contrairement aux idées reçues, il existe des solutions
institutionnelles pour faire coexister des majorités relatives et un bon
fonctionnement des pouvoirs publics, comme on a pu le voir pendant les
cohabitations, comme on le voit dans de nombreux pays, comme on l’a vu dans
l’histoire.
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